Au printemps 2009, Minecraft commence à prendre forme à une vitesse étonnante. En quelques jours à peine, plusieurs versions s’enchaînent, chacune corrigeant des problèmes urgents ou introduisant des fonctionnalités structurantes. C’est dans ce contexte que sortent les versions Classic 0.0.10a, 0.0.11a et 0.0.12a, à trois jours d’intervalle. Elles marquent un tournant : le jeu devient accessible au public, tandis que son monde gagne en profondeur grâce à des ajouts aussi symboliques que l’eau, la lave ou la fameuse bedrock.
Classic 0.0.10a : une version interne instable
Le 17 mai 2009 à 11h53 UTC, Notch publie en interne la version 0.0.10a. Son objectif principal est de rendre le jeu plus stable et de proposer une fonctionnalité demandée : la possibilité de désactiver le verrouillage de la souris via la touche Échap. Ce détail permet aux testeurs de sortir plus facilement du jeu, un confort important à l’époque où Minecraft se lance en plein écran sans interface système visible.
Malheureusement, cette version souffre d’un bug majeur affectant les actions de base comme placer ou détruire des blocs, rendant le jeu injouable. L’erreur est rapidement identifiée, et la version est retirée à peine quatre minutes après sa mise en ligne. Elle ne sera jamais rendue publique, bien qu’elle soit confirmée dans les archives de développement.
🛠️ Amélioration technique :
Malgré ce revers, 0.0.10a contient un correctif intéressant : un crash spécifique au navigateur Opera est résolu, ce qui témoigne de l’attention portée à la compatibilité multiplateforme dès les débuts du projet.
Classic 0.0.11a : Minecraft devient accessible au public

Le même jour, à 11h56 UTC, sort 0.0.11a, version désormais historique car c’est la première à être rendue publique. Elle corrige le problème critique de la précédente, permettant enfin de jouer normalement. C’est également cette version qui est présentée sur les forums TIGSource sous le nom de “Minecraft (alpha)”, marquant l’ouverture du jeu à une première communauté de joueurs curieux.
Cette version ne contient pas de nouveauté majeure en apparence, mais elle est fonctionnelle et devient la base des premières impressions du public. Son importance vient donc de son rôle de point d’entrée dans l’univers Minecraft.
📌 À ne pas confondre :
Une version nommée « c0.0.11a » est disponible aujourd’hui dans le launcher Minecraft. Bien qu’elle porte un nom similaire, elle est en réalité une version de test de la future 0.0.12a, avec un code orienté multijoueur et des fichiers datés du 18 mai 2009.
Galerie de la version 0.0.11a




Classic 0.0.12a : premières lois de la physique et limites du monde

Deux jours plus tard, le 19 mai 2009 à 22h36 UTC, sort 0.0.12a, une version désormais perdue, mais dont les ajouts sont bien documentés. Il s’agit d’une étape majeure dans la structuration du jeu, avec l’apparition de concepts fondamentaux :
Des blocs aux propriétés uniques

- La bedrock fait son apparition. Surnommée à l’époque “Unbreakable stone”, elle forme une couche incassable en bas du monde et au bord de la carte. Impossible à briser ou à sélectionner, elle établit les premières règles physiques immuables de Minecraft.


- L’eau et la lave deviennent les premiers liquides dynamiques du jeu.
- Leur comportement est simple : propagation infinie, transparence, et effets visuels rudimentaires.
- En contact, l’eau génère de la pierre lorsqu’elle touche la lave. C’est le tout premier exemple d’interaction entre blocs dans Minecraft.
Une génération de monde plus crédible
Le monde prend une forme plus structurée :
- Un océan infini entoure désormais chaque carte, empêchant les chutes dans le vide.
- Le terrain se génère sous forme d’îles, toujours un bloc au-dessus du niveau de l’eau, ce qui permet de voir des plages naturelles et des variations de relief plus marquées.
- Des lacs peuvent se former lorsque l’eau est plus haute que le terrain adjacent.
- Des lacs de lave apparaissent également de manière sporadique.
De plus, les mondes générés avant cette version reçoivent une couche de bedrock rétroactivement, et sont désormais encerclés par l’océan, un effet visible même après chargement.
Contrôles et ajustements techniques
- Appuyer sur F permet de changer la distance de rendu via un système rudimentaire de brouillard.
- La touche N permet de générer un nouveau monde, avec une interface de chargement affichée à l’écran.
- La hauteur de saut du joueur est augmentée d’environ 0.5 blocs, rendant les déplacements plus souples.
- Les créatures deviennent persistants et ne disparaissent plus lors de la régénération du monde.
🐛 Bug visuel :
Lors de la construction, le bloc sélectionné ne s’affiche pas correctement dans la main du joueur, sauf s’il s’agit d’un pousse-arbre. Ce bug est typique des premiers builds expérimentaux.
Conclusion
Entre version interne avortée, mise en ligne publique fondatrice et ajouts techniques majeurs, les versions Classic 0.0.10a à 0.0.12a incarnent une transition nette dans l’histoire de Minecraft. Le jeu commence à se doter d’une logique physique, d’un cadre spatial, et propose enfin des éléments interactifs que l’on retrouvera sous des formes similaires bien des années plus tard. C’est aussi à cette époque que naît, timidement, la communauté Minecraft, autour d’un jeu encore rustique mais déjà plein de promesses.
Dans le prochain article de notre série Les origines de Minecraft, nous aborderons la version Classic 0.0.13a, qui introduira notamment les premiers sons, de nouvelles textures et d’importants changements dans l’ambiance du jeu.
Source : Wiki Minecraft