Depuis plus de 15 ans, Minecraft continue d’évoluer à travers des dizaines de versions, de snapshots et de correctifs. Ce monde en apparence simple cache une complexité technique immense, où les bugs ont parfois été plus qu’un simple problème à résoudre. Certains ont marqué l’histoire du jeu, d’autres ont donné naissance à des mécaniques durables. Mojang, à travers une vidéo récente, est revenu sur plusieurs de ces anomalies qui ont façonné le jeu tel qu’on le connaît aujourd’hui.
Des bugs omniprésents… et parfois bienvenus
Comme dans tout logiciel complexe, les bugs font partie du quotidien des développeurs. Dans Minecraft, où les systèmes s’entrecroisent constamment – blocs, entités, physique, IA, redstone – les interactions inattendues sont monnaie courante. Chaque ajout dans le code peut entraîner des effets imprévus, parfois minimes, parfois spectaculaires.
Certains bugs sont critiques et nécessitent une correction immédiate, notamment ceux pouvant corrompre une partie ou entraîner des pertes de données. Mais d’autres, plus anecdotiques, font sourire les développeurs eux-mêmes. Un exemple souvent cité : les villageois qui, à cause de légères collisions en sortant de leur lit, se mettent à léviter dans les airs sans raison apparente.

Le poulpe, source de glitchs aquatiques… et aériens
Parmi les anecdotes les plus connues, Jens Bergensten, alias Jeb, revient sur l’un de ses premiers ajouts : le poulpe. Créé à partir du modèle de la vache pour aller plus vite, il a conservé par erreur la capacité d’être traie par les joueurs. Ce comportement a persisté un moment avant d’être corrigé.

Un autre problème lié à ce mob : une désynchronisation entre le client et le serveur provoquait un bug visuel où les poulpes se mettaient à voler dans les airs, un phénomène devenu célèbre sous le nom de flying squids.
Quand les erreurs inspirent des fonctionnalités
Tous les bugs ne finissent pas à la corbeille. Certains ont même donné naissance à des éléments aujourd’hui bien ancrés dans le gameplay. C’est le cas de l’ancien glitch des wagonnets. En plaçant deux wagonnets côte à côte, leur interaction permettait une accélération anormale. Les joueurs s’en servaient pour construire des lignes à grande vitesse. Plutôt que de conserver cette anomalie, Mojang a préféré créer une solution officielle : les rails propulseurs.

Cette approche illustre bien la philosophie des développeurs : ne pas figer des bugs par habitude, mais s’en inspirer pour créer des fonctionnalités pensées et testées.
Un autre exemple devenu mythique : le Creeper, aujourd’hui mascotte de Minecraft. À l’origine, il ne s’agissait que d’un bug de modélisation. Markus Persson, le créateur du jeu, avait voulu coder un cochon, mais s’est trompé en inversant la hauteur et la longueur de l’entité. Le résultat : une créature allongée au comportement étrange. Plutôt que de corriger l’erreur, il a transformé ce modèle déformé en une créature hostile explosive. Le Creeper est ainsi né… d’un simple bug de proportions.

Le célèbre bug #2025… corrigé au Nouvel An
Certains bugs sont si anciens qu’ils font presque partie du folklore Minecraft. Le bug #2025, signalé très tôt dans l’histoire du jeu, permettait aux créatures de traverser les murs ou de se retrouver coincées dans des blocs. Malgré de nombreuses tentatives de correction, ce bug a résisté pendant des années. C’est finalement à minuit, le 1er janvier 2025, que le développeur Panda4994 l’a corrigé… depuis son téléphone, en regardant les feux d’artifice.
Une communauté au cœur du processus
Minecraft ne serait pas ce qu’il est sans sa communauté active, et cela vaut aussi pour la chasse aux bugs. Grâce aux millions de joueurs, même les bugs les plus rares finissent par être découverts et rapportés. Mojang a mis en place un système de bug tracker accessible à tous via bugs.mojang.com, où chaque rapport est lu, trié et validé avant d’être transmis aux développeurs.
Jay, l’un des membres de l’équipe, insiste : « Chaque bug a le potentiel de changer Minecraft… pour le meilleur. »
Barrier anti-first… et first