Après plus de dix ans de rumeurs, de changements de direction et de silences radio, A Minecraft Movie ou Minecraft, Le film est enfin devenu réalité. Ce projet longtemps attendu, inspiré du célèbre jeu cubique de Mojang, a été porté à l’écran par Jared Hess, avec un casting inattendu mais solide, mené par Jack Black et Jason Momoa. Et contre toute attente, le film a connu un véritable raz-de-marée en salles en 2025.
Table des matières
Synopsis du film : A Minecraft Movie
Tout commence dans un coin tranquille du monde réel. Garrett Garrison, un ancien champion de jeux vidéo des années 1980, vit dans le souvenir de ses heures de gloire. Entre deux bornes d’arcade poussiéreuses, il tente de sauver sa boutique rétro de la faillite. De l’autre côté, Henry et Natalie, deux adolescents récemment orphelins, viennent s’installer à Chuglass, une petite ville un peu paumée, accompagnés de leur agente immobilière excentrique, Dawn.
Mais rien ne va se passer comme prévu.
En manipulant accidentellement deux artefacts anciens – l’Orbe de Domination et le Cristal de Terre – Henry rouvre un portail oublié. Le quatuor est alors projeté dans l’Overworld, un univers fait de cubes, où tout peut être façonné, détruit ou reconstruit. Un monde où Steve, un ancien vendeur de poignées de porte devenu explorateur légendaire, vit en ermite depuis des années.
L’intrigue complète du film (Attention Spoiler)
La genèse d’un monde
Steve n’est pas tombé là par hasard. Dans sa jeunesse, frustré de ne pouvoir explorer les mines, il s’est reconverti dans un travail de bureau. Mais les années passant, l’envie de retrouver le frisson de l’aventure le pousse à repartir sous terre. Il découvre alors les deux artefacts – un orbe et un cristal – qu’il assemble. Résultat : un portail s’ouvre, menant à un monde inconnu, l’Overworld. Il s’y construit une vie, apprivoise un loup nommé Dennis, et devient un bâtisseur accompli.
Mais sa curiosité le mène plus loin. En réactivant un ancien portail d’obsidienne, il découvre le Nether, un endroit bien moins accueillant. Il y rencontre Malgosha, la reine des Piglins, qui ne supporte ni la création, ni la liberté. Steve est capturé, et Dennis parvient à fuir vers la Terre avec l’Orbe, le cachant sous un lit.
Chuglass, l’Overworld…
Des années plus tard, Garrett, sans le savoir, met la main sur les affaires de Steve. Henry active le portail. Et voilà le petit groupe embarqué dans un monde qui n’a rien de reposant. Attaques de monstres, nuits hostiles, blocs à empiler, dangers imprévus… et surtout, la menace du retour de Malgosha.
Avec l’aide de Steve, qu’ils retrouvent dans l’Overworld, ils apprennent à survivre, à construire, et à se battre. On découvre aussi que Malgosha veut récupérer l’Orbe à tout prix, pour dominer le monde par l’intermédiaire d’un portail géant qui plongerait l’univers dans l’obscurité.
Épreuve de force, trahisons et rédemption
L’équipe traverse des villages, des montagnes de redstone, affronte un piglin géant, et tente même une diversion musicale dans un manoir rempli d’illagers et c’est ici aussi qu’on découvre la scène du célèbre Chicken Jockey.
Il y a des tensions : Garrett, tenté par les diamants, fait dérailler la mission, ce qui crée une fracture avec Henry. Mais au final, chacun trouve sa place et son rôle dans cette drôle d’épopée.
Le combat final oppose des golems de fer, des loups menés par Dennis, des piglins, et un Steve en armure de diamant. Henry utilise une perle de l’End et son lanceur pour atteindre l’Orbe. Garrett, que l’on croyait disparu, revient au dernier moment sur un ghast et détruit le portail géant à coups de boules de feu. L’Overworld est sauvé.
Retour à la réalité
De retour à Chuglass, chacun reprend le fil de sa vie… mais pas tout à fait comme avant. Steve reste avec eux et co-fonde avec Garrett un jeu d’arcade baptisé Block City Battle Buddies. Dawn ouvre un petit zoo avec Dennis. Natalie donne désormais des cours d’autodéfense. Quant à Henry, il débarque au lycée en jetpack sous les regards admiratifs de ses camarades. Tout est rentré dans l’ordre… ou presque.
Un casting inattendu mais efficace
Le choix de Jack Black pour incarner Steve pouvait surprendre, mais il donne au personnage une énergie décalée et une sincérité touchante. Jason Momoa, en Garrett un peu paumé mais attachant, fonctionne parfaitement. Sebastian Hansen (Henry), Emma Myers (Natalie) et Danielle Brooks (Dawn) apportent chacun un ton juste. Jennifer Coolidge, en vice-principale fantasque, vole même quelques scènes.
Le film n’oublie pas ses fans avec des caméos bien sentis : DanTDM, Mumbo Jumbo, LDShadowLady, Aphmau… et même Technoblade, discrètement honoré par un cochon couronné.
Un développement chaotique, une sortie triomphale
Peu de projets hollywoodiens auront connu une genèse aussi mouvementée que A Minecraft Movie. Tout débute en 2014, quand Markus Persson, créateur du jeu, annonce qu’un film Minecraft est en cours de développement avec Warner Bros. Pictures. Mais très vite, le chantier devient un vrai casse-tête.
Les réalisateurs se succèdent : Shawn Levy, d’abord pressenti, quitte le projet, suivi par Rob McElhenney, chacun emportant avec lui sa propre vision du film. Des scénarios entiers sont abandonnés. Certains imaginent une aventure façon Goonies, d’autres une épopée contre l’Ender Dragon. Même Steve Carell, un temps rattaché au casting, finira par se désister. Pendant un moment, le film semble coincé dans une boucle de préproduction sans fin.
C’est en 2022 que les choses basculent enfin. Jared Hess, connu pour son humour décalé et ses films à contre-courant (Napoleon Dynamite, Nacho Libre), reprend le flambeau. Il choisit de ne pas coller à une histoire “canonique”, mais d’inventer une aventure autonome, un peu loufoque, un peu touchante, mais toujours dans l’esprit du jeu : laisser place à l’imagination.
Legendary Pictures rejoint la production, Jason Momoa et Jack Black montent à bord, et l’équipe part tourner en Nouvelle-Zélande début 2024. Entre décors naturels et plateaux sur fond vert, le film prend forme grâce à une combinaison habile de prises de vue réelles et d’environnements numériques. Le pari est risqué : comment transposer à l’écran un univers tout en cubes sans que cela paraisse grotesque ou vide de sens ?
Pour relever le défi, plusieurs studios d’effets spéciaux sont mobilisés, dont les renommés Wētā FX, Sony Pictures Imageworks et Digital Domain. Le résultat : un monde visuellement fidèle au jeu, mais vivant, vibrant et crédible à l’écran. Des arbres en blocs aux créatures hostiles, chaque détail semble à la fois familier pour les joueurs et cohérent dans un contexte cinématographique.
Malgré les années de galère, les grèves à Hollywood et les changements de cap successifs, A Minecraft Movie réussit là où beaucoup l’attendaient au tournant. Non seulement le film a vu le jour, mais il est devenu un véritable phénomène en salle. Comme quoi, même dans l’industrie du cinéma, certaines constructions prennent juste… un peu plus de temps à se finir.
Une bande-son pleine de surprises
La musique, signée Mark Mothersbaugh, mélange orchestrations classiques et clins d’œil sonores au jeu. Des titres emblématiques comme « Pigstep » de Lena Raine ou « Dragon Fish » de C418 sont présents, tout comme la chanson originale « I Feel Alive », interprétée par Jack Black, qui a rapidement tourné sur les réseaux.
Un carton au box-office, malgré les critiques
Avec plus de 955 millions de dollars récoltés, le film a dépassé toutes les attentes. Il est devenu la deuxième adaptation de jeu vidéo la plus rentable de l’histoire, juste derrière Super Mario Bros.
Mais côté critique, les avis sont plus nuancés. Certains saluent l’énergie et l’univers visuel, d’autres reprochent un scénario désordonné ou trop formaté. Des voix pointent aussi l’aspect « produit dérivé », trop axé sur la franchise. Pourtant, auprès du jeune public (et des fans de Minecraft), la magie a opéré. Dans les salles, certains moments comme le célèbre « Chicken Jockey ! » ont déclenché de véritables réactions collectives, dignes des séances cultes à la Rocky Horror Picture Show aux états-unis.
Une suite déjà dans les tuyaux
Dès le générique terminé, les rumeurs d’une suite se sont confirmées. L’équipe parle déjà de « Another Minecraft Movie », avec l’idée d’explorer d’autres biomes, d’autres personnages, voire d’introduire des éléments comme Herobrine ou l’Ender Dragon. L’univers Minecraft étant infini, les possibilités ne manquent pas.
Conclusion
Ce film n’est peut-être pas une révolution du septième art, mais c’est un bel hommage à ce que Minecraft représente pour des millions de joueurs : un terrain de jeu, d’imagination et d’entraide. Et pour une adaptation hollywoodienne, c’est déjà pas mal.