Markus Persson ou Notch, comme le connaissent des millions de joueurs, n’a jamais été connu pour sa diplomatie. Et ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer.
L’ancien créateur de Minecraft, plutôt discret ces dernières années, vient de refaire parler de lui. Pas pour annoncer un nouveau projet, mais pour réagir à une cause qui touche de plus en plus de joueurs : la disparition brutale de jeux vidéo, rendus injouables du jour au lendemain.
Et fidèle à lui-même, il n’a pas pris de gants.
Stop Killing Games : un mouvement qui fait du bruit

Tout part d’une initiative citoyenne baptisée Stop Killing Games. Son but ? Empêcher les éditeurs de retirer totalement l’accès à un jeu, surtout lorsque celui-ci dépend entièrement de serveurs en ligne. Un sujet devenu brûlant ces derniers jours, après l’annonce par Electronic Arts de l’arrêt définitif d’Anthem, prévu pour le 12 janvier 2026. À cette date, le jeu — acheté plein pot par des milliers de joueurs — ne sera plus qu’une coquille vide. Injouable. Fini.
Alors que la pétition lancée par Stop Killing Games s’approche à grands pas des 1,3 million de signatures, Notch a décidé d’entrer dans la conversation… à sa manière.
“Si acheter un jeu n’est pas un véritable achat, alors le pirater n’est pas un vol.”
Boom. C’est dit.
Ce n’est pas la première fois qu’il secoue la table
Ce genre de déclaration ne surprendra personne qui a suivi de près les frasques de Persson. En 2012 déjà, il avait choqué une partie de l’industrie en conseillant à un joueur sans le sou de pirater Minecraft, tout simplement. Son message ?
« Just pirate it. If you still like it when you can afford it in the future, buy it then. Also, don’t forget to feel bad. 😉 »
Un mélange de provocation et de sincérité, typique de Notch. Ce qui l’anime, ce n’est pas le fait de pirater, mais le rapport flou entre achat numérique et véritable propriété.
Des solutions qu’on aurait presque oubliées
Mais au-delà de la provocation, il y a un fond. Quand on lui demande ce que les studios devraient faire au lieu de couper l’accès aux jeux, sa réponse est simple : donner aux joueurs les moyens d’héberger eux-mêmes leurs parties.

Un principe vieux comme les LANs de Counter-Strike : à l’époque, on lançait un serveur depuis son propre PC, et basta. Pas besoin de compte en ligne, de serveur centralisé ou d’authentification permanente.
Et vous savez quoi ? Minecraft Java le permet encore aujourd’hui. Tant que ce modèle reste en vie, des mondes peuvent continuer d’exister, même si les serveurs de Microsoft disparaissaient demain.
Un retour de Notch dans le game ?
Et puisqu’on parle de lui, impossible de ne pas se poser la question : va-t-il revenir à la création de jeux ? Il y a quelques mois, il a évoqué sur ses réseaux l’envie de bosser sur un successeur spirituel à Minecraft. L’idée a fait réagir, les fans ont répondu présents… mais pour l’instant, rien de concret n’a suivi.
Cela dit, si Notch devait vraiment revenir, on peut imaginer qu’il le ferait à sa façon — en laissant les joueurs libres, sans barrières techniques, sans abonnements forcés, sans dépendance à des serveurs que l’on peut éteindre d’un clic.